Jacques Lacan, (1901-1981) est un psychiatre et psychanalyste français. Après des études de médecine, il s'oriente vers la psychiatrie et passe sa thèse de doctorat en 1932. Tout en suivant une psychanalyse avec Rudolph Loewenstein, il intègre la Société psychanalytique de Paris (SPP) en 1934, et en est élu membre titulaire en 1938. C'est après la Seconde Guerre mondiale que son enseignement de la psychanalyse prend de l'importance. Son appel à un « retour à Freud » se réclamant d’un freudisme véritable, son opposition à certains courants freudien ainsi que son évolution théorique provoquent une scission au sein de la Société psychanalytique de Paris en 1953. Jacques Lacan poursuit ses recherches et donne des séminaires de 1953 à 1979, soit quasiment jusqu'à sa mort : successivement à l'hôpital Sainte-Anne, à l'École normale supérieure, puis à la Sorbonne.


A partir de l’année 1953 Lacan élabore ce que Roudinesco nomme « la relève orthodoxe du freudisme ». D'abord avec un exposé fait le 4 mars 1953 au Collège philosophie sur « Le mythe individuel du névrosé », révision structurale du complexe d’Œdipe, où apparaît pour la première fois l'expression « nom-du-père », puis en juillet une conférence sur « Le symbolique, l'imaginaire et le réel », exposition d'une nouvelle topique dans laquelle il fait explicitement référence à un retour aux textes freudiens et surtout dans le cadre du « discours de Rome » conférence donnée dans la capitale italienne le 27 septembre et intitulée « Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse », avec la mise en place d’une théorie structurale dans la cure. Lacan poursuivra ce travail dans les deux séminaires des années 1953-1954, Écrits techniques de Freud et 1954-1955 Moi dans la théorie de Freud et dans la technique de la psychanalyse et le conclura dans une conférence prononcée à Vienne en novembre 1955 sous le titre explicite, « La chose freudienne ou le sens du retour à Freud ».


La volonté d'un retour à Freud suppose que Lacan considérait qu'il existait une lacune en France, donc un besoin de retourner à l'œuvre de Freud, de la retrouver, et qu'il mettait implicitement en cause la qualité des traductions, de l'enseignement des psychanalystes et des théoriciens de la psychanalyse de son époque. Lacan s'opposa dès ses débuts à ce qu'il considérait comme une dérive de la psychanalyse, telle l'ego-psychology, représentée par Anna Freud et Rudolph Loewenstein. Outre les différends théoriques avec ses pairs, ce qui caractérise l'attitude de Lacan dans son « retour à Freud », c'est une lecture qui ne cherche pas à rester dans l'orthodoxie freudienne, mais plutôt à dégager ce qu'il y a de plus révolutionnaire et cohérent chez Freud. Le retour à Freud ne consiste donc pas seulement en une critique de l'enseignement des élèves de Freud, mais en une véritable lecture de l'enseignement de Freud. C'est dans cette manière de concevoir son retour à Freud que l'on peut saisir la pensée lacanienne, qui retourne chaque fois à Freud, qui s'en réclame, et qui la renouvelle à l’aide d'avancées dans le champ du savoir de son temps — la linguistique par exemple n'avait pas, du temps de Freud, la solidité qu'elle a acquise après-guerre. (Source: Wikipedia)